Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 15.djvu/1013

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et successif de matières qui proviennent des montagnes et des collines adjacentes. Pour ces deux dernières catégories de terrains, l’extraction peut se continuer pendant le cours des diverses saisons. Il n’y a pas à redouter, comme dans le traitement des sables aurifères près des lits des rivières et notamment dans le bassin du Sacramento, les inondations qui se reproduisent périodiquement au moment des pluies, en grossissant assez les ruisseaux et les rivières pour interrompre le travail pendant le quart ou le tiers de l’année. Située, au contraire, à une certaine hauteur au-dessus de l’Océan Pacifique et d’une configuration accidentée, la vallée du Saint-Joachim, où l’on rencontre surtout les terrains désignés sous le nom de dry diggings (fouilles sèches), est habitable à toutes les époques de l’année, au moins pour le mineur persévérant.

L’or se rencontre aussi en quantité considérable, dont on ne peut encore avoir la mesure approximative, dans les nombreux filons de quartz qui avoisinent les montagnes de la Sierra-Nevada, ou qui se montrent, par leurs affleuremens, dans l’intérieur des vallées. On l’y trouve même sous forme de différentes veines qui sont sans doute les dernières traces des puissantes déjections aurifères venues, comme les roches cristallines, du sein de la planète, et que les eaux, dans leur déchaînement, disséminèrent en tous sens à cette époque qui, dans la série des âges géologiques, précéda l’apparition de l’homme sur la terre. Le plus ordinairement, l’or existe à l’état de mélange intime avec le quartz dans des proportions très variables, mais toujours supérieures aux dépenses que comporte le traitement de la roche pour l’extraction du métal, dépenses que l’on évalue aujourd’hui à 6 centimes par livre de matière traitée.

La source primitive des gisemens divers de l’or californien provient, à n’en pas douter, de ces mêmes filons de quartz qui, en certains lieux, semblent s’être désagrégés sur place, sous l’action lente et successive des eaux pluviales et de l’atmosphère. L’or des dry-diggings a vraisemblablement cette origine. Les observations que j’ai faites sur la répartition de l’or dans les terrains d’alluvion des divers cours d’eau qui sillonnent la Haute-Californie et celles que j’ai recueillies de la bouche des mineurs viennent à l’appui de cette opinion. Ainsi, par exemple, tandis que les affluens des deux fleuves, le Sacramento et le Saint-Joachim, fournissent sur leurs rives, et jusque dans l’intérieur de leurs lits, ces champs d’exploitation qui ont occupé jusqu’à ce jour la majeure partie des travailleurs, ces deux fleuves et la partie du sol qui les avoisine, meublés par un terrain argileux d’une formation postérieure à celle des terrains de transport qui caractérisent le parcours des affluens, ont à peine donné, dans les nombreuses recherches tentées jusqu’à ce jour, des traces du précieux métal. La gangue avec laquelle