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pieds du whâl ou bteddin[1]. Ils essayèrent de visiter la face sud de la montagne en suivant en zigzag le long d’une sorte de corniche qui dépassait de quelques pieds la surface du roc ; mais ils durent rebrousser chemin à cause de la nature molle de la pierre et de l’effrayante profondeur du précipice béant au-dessous. En revenant sur leurs pas, ils observèrent une singulière ruine placée à peu près au centre du carré. Les morceaux carrés de pierre, cimentés avec une grande régularité, étaient cellulaires des deux côtés et si détériorés par le temps, qu’ils ressemblaient à une ruche d’abeilles. Ils croient que c’était un magasin ou une caserne. À leur retour dans le caveau, les Arabes leur demandèrent si leur visite avait été fructueuse. Ces peuples pensent que nous venons ici pour chercher des trésors ou visiter des endroits que nous considérons comme sacrés. Dans l’Ouady-Seyal, il y avait beaucoup de seyals ou d’acacias. Le rapport des officiers semble confirmer la supposition de MM. Robinson et Smith, que les ruines de Sebbeh sont celles de Masada. À chaque pas sur notre route, nous trouvons que des observateurs soigneux et instruits nous ont devancés, et dans ces précurseurs ce n’est pas sans une grande satisfaction que nous reconnaissons nos compatriotes. »

Tel est le récit de M. le capitaine Lynch ; on voit qu’il concorde fort bien avec ce que nous avons observé nous-mêmes. Seulement je ferai remarquer qu’il n’est pas exact de concéder à MM. Robinson et Smith, si riches de leurs propres observations, l’honneur d’avoir visité les premiers les ruines de Masada cet honneur appartient incontestablement à MM. Wolcott et Tipping. Les officiers envoyés à Sebbeh par M. Lynch n’y sont venus que les seconds, et ce n’est pas sans un certain orgueil que nous nous trouvons les troisièmes qui aient tenté cette périlleuse exploration.


F. DE SAULCY.

  1. C’est probablement d’un beden ou antilope que le capitaine Lynch veut parler.