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LA


VIE MILITAIRE EN AFRIQUE.




UNE COURSE AUX FRONTIERES DU MAROC.[1]




I

— Mon lieutenant voici un Maltais qui veut vous parler.

— Que le diable l’emporte ! Qui va là ?

Et, me frottant les yeux avec ce mouvement de colère qu’éprouve toujours un homme dont le premier sommeil est brusquement interrompu, je parvins enfin à rattraper mon bon sens.

— Lieutenant, reprit avec son sang-froid d’Allemand le planton de la légion étrangère dès qu’il vit que j’étais en état de le comprendre, un Maltais dit avoir à parler au général.

— C’est moi, Durande ; .j’arrive de Djema-Rhazaouat, me cria à travers la porte entre-bâillée celui que l’honnête Allemand baptisait ainsi.

Aussitôt je saute à bas de mon lit, et, tout en passant à la hâte mon uniforme - Entrez donc, dis-je à M. Durande ; entrez bien vite, et pardon de la sottise de ce soldat. Quelles nouvelles apportez-vous ?

  1. Voyez Une Course dans la province d'Oran, livraison du 1er novembre 1850.