acharnés devenaient ses plus chauds partisans. La loi fut publiée le 6 mars, et déjà le 28 les inscriptions à 3 pour 100 s’élevaient à la somme de 234 millions. Les 20 millions qui manquaient furent offerts par la famille royale. La nation néerlandaise réalisait de nouveau l’ancienne devise « L’union fait la force. »
Après la réussite de cette première mesure, M. van Hall se préoccupa de réduire par une conversion le taux de la rente. Les fonds 5 et 4 et demi pour 100, convertis en 4 pour 100, furent émis d’abord à raison de 94 pour 100 ; bientôt, favorisés par la hausse du cours, ils s’élevèrent successivement jusqu’à 98 trois quarts pour 100. Aidés par la réussite de l’emprunt, les publics montèrent rapidement, par exemple le 2 et demi pour 100 de 56 à 65, et les souscripteurs de l’emprunt y trouvèrent une large compensation à la perte de capital qu’ils avaient subie. Le montant de la dette ainsi convertie dépassait 800 millions, dont 127 furent amortis. Par ces opérations, par le paiement des arriérés et de 44 millions dus à la Société de commerce, le capital de la dette avait été augmenté de 14 millions, mais le chiffre, de la rente annuelle se trouvait, en définitive, diminué de plus de 5 millions de francs.
Ces grandes mesures n’assurèrent pas seulement le rétablissement du crédit public et des finances, elles firent aussi sentir leur influence dans le commerce et dans l’industrie. Les entreprises de desséchement, de défrichement des terrains incultes ; prirent un développement considérable. La confiance était revenue, et les capitaux sortis des fonds publics cherchèrent un placement plus avantageux dans les entreprises industrielles. Les recettes du trésor augmentaient ; déjà l’année 1844 se soldait sans ressources extraordinaires. Les recettes des Indes, qui, en 1841, avaient été de 96 millions, étaient, en 1842 et 1843, de 107 millions, — en 1844 de 109 millions. Les dépenses publiques, qui, en 1845, étaient encore de 140 millions, ne furent, en 1846, que de 135, et on y avait fait entrer des chapitres qui auparavant n’avaient pas figuré au budget. Comparé à 1843, le budget présentait une économie de près de 10 millions, et en outre tous les découverts avaient été soldés. Au commencement de 1848, l’équilibre entre les recettes et les dépenses était non-seulement rétabli, mais il y avait en outre un surplus considérable, qui fut employé à l’extinction de la dette et à des travaux d’utilité publique.
La refonte des monnaies compléta l’ensemble des mesures financières proposées par M. van Hall et adoptées par les états généraux. Le pays était inondé de pièces d’argent dont l’origine remontait quelquefois au-delà, des premières années de la république néerlandaise. Ces pièces étaient connues sous les dénominations les plus diverses. Chacune des sept anciennes provinces avait joui du bénéfice de frapper