docteur Hammond, les paraphrases de Sand sur les psaumes, les poèmes religieux d’Herbert, enfin la traduction du Tasse par Fairfax et la Fairy-Queen de Spencer. Il composait aussi des vers et des sentences, et avait l’habitude de surcharger ses livres de notes marginales et de mottos. On y trouve très souvent écrite de sa main la devise : Dum spiro spero, ainsi que des vers latins de Boèce ou de Claudien.
Les partisans de Charles, dès les premiers jours de son emprisonnement au château, avaient arrêté pour lui un plan d’évasion si bien combiné, qu’il aurait très probablement réussi sans une circonstance dont la responsabilité doit malheureusement être imputée au roi. Firebrace, l’un de ses plus fidèles serviteurs, avait obtenu d’être attaché à sa personne, et de se faire comprendre au nombre des jeunes gens qui remplissaient à tour de rôle, auprès du roi, les fonctions de page. Son service lui fournissait des occasions de se concerter avec Charles, et ils tombèrent ainsi d’accord, après les avoir bien discutés, sur tous les détails relatifs à son évasion. Le roi devait d’abord scier l’un des barreaux de sa fenêtre ; mais il prétendit plus tard que cela était inutile, qu’il avait essayé de passer la tête entre ce barreau et l’imposte, qu’il y avait facilement réussi, et que partout où la tête passait, il devait en être de même du corps. Comme dans toutes les fenêtres gothiques, la baie de celle-ci était partagée en deux par le montant d’une croix en pierre, et il n’y avait à cette époque qu’un seul barreau de fer entre ce montant et le mur ; on en ajouta un second depuis.
Tout devait avoir lieu de nuit. Il était arrêté que Firebrace jetterait une petite pierre contre les carreaux ; à ce signal, le roi se serait laissé couler au moyen d’une échelle de cordes le long du mur dans le premier fossé, dont la contrescarpe n’était pas revêtue, et d’où il était facile de sortir. Une fois sur le chemin couvert, où Firebrace l’attendait, tout avait été préparé pour pouvoir gagner sans encombre le lieu où Wortsley et Osborne, montés, attendaient, avec un cheval sellé, des pistolets et des bottes pour le roi. Newman, de son côté, veillait, dans une grande embarcation, sur le rivage, prêt à conduire le fugitif hors de l’île.
Au signal convenu, Charles se mit en devoir de descendre par la fenêtre ; il s’aperçut alors, malheureusement trop tard, qu’il s’était étrangement abusé. Déjà ses pieds atteignaient le premier échelon de l’échelle de cordes, mais il lui fut impossible d’aller plus loin ; le barreau d’un côté, le mur de l’autre, le serraient comme un étau ; il se sentait pris entre la poitrine et les épaules de façon à ne pouvoir absolument ni avancer ni reculer. Firebrace, dans l’impuissance de lui venir en aide, entendit les gémissemens que lui arrachait la douleur. Cependant une sorte de pressentiment de ce qui allait lui arriver avait inspiré au roi la précaution de fixer solidement dans l’intérieur de sa