Pareilles à ces glaives d’or qui traversent la poitrine désolée de la Mater dolorosa dans les processions du Vendredi-Saint.
En mourant, don Gaston remit la bannière à Gonzalve, qui, frappé de mort au même instant, roula soudain à terre. Alors, de sa main.
Cortez lui-même saisit la chère bannière, lui, le chef, et il la porta haut sur son cheval jusqu’à l’heure du soir où s’arrêta la bataille.
Cent soixante Espagnols trouvèrent la mort dans ce combat; plus de quatre-vingts tombèrent vivans aux mains des Indiens.
Beaucoup furent grièvement blessés, qui ne moururent que plus tard. Il y eut une douzaine de chevaux perdus, les uns tués, les autres pris.
Vers le soir seulement, Cortez et sa troupe atteignirent le bord en sûreté; c’était une plage mesquinement plantée de saules pleureurs.
A l’effroyable jour de la bataille succède la nuit tumultueuse du triomphe. Cent mille lampes de joie illuminent Mexico.
Oui, par cent mille, lampes de joie, torches de résine, cercles de poix enflammée jettent leur lumière vive et crue sur les palais, sur les demeures des dieux.
Sur les splendides hôtels, et en même temps sur le temple de Vitzliputzli, forteresse d’idoles bâtie de briques rouges, rappelant d’une façon étrange
Les colossales, les monstrueuses architectures d’Egypte, de Babylone et d’Assyrie, telles que nous les montrent les tableaux du peintre anglais Henri Martin.
Ce sont les mêmes escaliers, si larges qu’on y voit monter et descendre plusieurs milliers de Mexicains,
Tandis que sur les degrés sont couchés par troupes les guerriers sauvages, qui festoient joyeusement, enivrés par la victoire et parle vin de palmier.
Ces escaliers conduisent en zigzag vers la plate-forme, immense toiture du temple entourée de balustrades.
Là, sur son trône-autel, siège le grand Vitzliputzli, le dieu de la guerre, le sanguinaire dieu du Mexique. C’est un effroyable monstre;
Mais son extérieur est si paré, si pomponné et si puéril, que. malgré la férocité de son cœur, il nous fait pouffer de rire.
En le voyant, nous pensons aussitôt à la pâle Mort de Bâle et au Manuke-piss de Bruxelles.
A droite du dieu se tiennent les laïques, à gauche les prêtres; voyez le clergé qui se pavane. orné de plumes de toutes couleurs.
Sur les degrés de marbre de l’autel est blotti un petit homme âgé