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l’arrivée de ce prince, par M. A. Pilot. L’académie delphinoise, qui a son siège à Grenoble, a continué la publication de ses Annales, à la rédaction desquelles ont pris part MM. de Gournay, Parisot, Gustave Real, Duboys et Foucher. M. Duboys, l’auteur de la Vie de saint Hugues, a communiqué à cette académie des recherches sur le droit criminel et les institutions de paix chez les Germains, et M. Foucher, conseiller à la cour d’appel de Grenoble, a particulièrement étudié le séjour des Sarrasins en Dauphiné, au temps de Charles-Martel et de Charlemagne, ainsi que la législation de quelques villages des Alpes qui ont vécu long-temps dans une complète indépendance de la France et de la Savoie.


III. — PROVINCES DU MIDI. — HISTOIRE MUNICIPALE DE TOULOUSE. — ANTIQUITÉS GALLO-ROMAINES DE LA PROVENCE. — ALGÉRIE. — MONUMENS DE LA DOMINATION ROMAINE EN AFRIQUE.

Le mouvement historique et archéologique paraît s’être ralenti depuis quelques années dans l’ancien Languedoc, ce qu’il faut sans doute attribuer aux préoccupations politiques, plus vives et plus ardentes au milieu de populations impressionnables, qu’on trouve toujours à l’avant-garde des partis extrêmes dans toutes les luttes politiques et les discussions sociales et religieuses. Les départemens du Tarn, de la Lozère, de l’Ardèche et de la Haute-Loire n’ont donné qu’un très petit nombre d’ouvrages, parmi lesquels il faut distinguer la Monographie de la cathédrale d’Albi, par M. Hippolyte Crozes, à qui .M. Lenormant a reproché, dans son rapport sur le concours des antiquités nationales, d’avoir plus d’esprit et de goût que de savoir; la Biographie du département de la Haute-Loire, par M. l’abbé Souzet, et les Annales de la Société du Puy, dont le volume a paru en 1850. L’Histoire d’Aigues-Mortes, de M. di Pietro, mérite aussi d’être mentionnée; mais, sans aucun doute, c’est à Toulouse, à Carcassonne, à Nîmes et à Montpellier qu’ont été publiés, depuis quelques années, les travaux les plus sérieux.

Les Mémoires de la société archéologique de Montpellier contiennent une curieuse étude de M. Germain sur l’organisation administrative de cette ville, avec des documens inédits des XIIIe et XIVe siècles. MM. Auguste Pelet et Nicot ont fourni au Compte-Rendu de l’académie du Gard, le premier des recherches sur les antiquités romaines de Nîmes, le second des éclaircissemens sur l’établissement des Sarrasins en Provence et dans les Alpes. Dans le même département, celui du Gard, un membre du conseil-général, M. Jules Teissier-Rolland, a publié un bon livre d’archéologie romaine, contenant deux parties : l’une générale, se rapportant aux bains et aux thermes des anciens; l’autre particulière, traitant des bains romains de Nîmes; des inscriptions, des indications historiques sur les monumens décrits dans l’ouvrage ajoutent à son utilité. La société de Carcassonne, qui date de 1736 et qui a sauvé de la destruction l’enceinte visigothe de cette ville, a fait paraître en 1850 le premier volume de ses Mémoires, et elle les a en quelque sorte inaugurés par une publication fort curieuse intitulée Consuetudines et libérlalcs cicitatis Carcassonœ. L’éditeur de cet important document, M. Cros-Mayrevielle, ne s’est point borné à la simple reproduction des textes. Il a mis au jour, après de longues et