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LA POESIE ANGLAISE


DEPUIS BYRON.




I.


ALFRED TENNYSON.[1]


I. — The Princess, a medley (la Princesse, macédoine), 1 vol. in-18 ; 3e édition, London, Moxon, 1850.

II. — In Memoriam, 1 vol. in-18 ; 2e édition, London, Moxon, 1850.




La poésie a-t-elle perdu toute son importance à une époque comme la nôtre ? Quoiqu’on l’ait souvent répété, cela ne me semble vrai qu’à demi ; même à notre époque, je crois qu’elle est encore, sinon une grande page de l’histoire des nations, au moins une des meilleures clés pour nous ouvrir leur caractère. Si je veux connaître la raison ou la conscience d’un homme, je ne lui demanderai pas ce qu’il pense sur une question donnée : sa réponse à cet égard pourrait n’être qu’une notion empruntée ou la conséquence de quelque lieu commun entièrement indépendant de sa nature. Je préfère observer les goûts ou les répugnances qu’il témoigne à son insu, les impressions et les jugemens qui lui échappent au contact de tout ce qui le touche ; ils laissent voir bien plus à nu ce qui vit et palpite au fond de son être. Un avantage analogue, j’imagine, s’attache à la poésie des peuples étrangers elle est comme leur confession involontaire. Elle ne nous met pas seulement sous les yeux un produit de leurs facultés, elle nous montre

  1. Voyez sur les premiers ouvrages de Tennyson, la Revue du 1er mai 1847.