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tous les sens les vastes et mystérieux quartiers de cette cité souterraine qui s’étend ses les faubourgs de la ville antique ou sous la campagne romaine. Les dangers étaient nombreux, et les difficultés semblaient insurmontables. Plusieurs fois, M. Perret s’est presque vu contraint de renoncer à sa courageuse entreprise. Tantôt les guides, rebutés et voyant s’ouvrir devant eux des espaces inconnus et s’allonger de tous côtés de nouvelles et profondes galeries, hésitaient, s’arrêtaient et refusaient d’accompagner le voyageur dans des quartiers qu’ils n’avaient pas encore parcourus, et où ils couraient le risque de s’égarer, ce qui leur arriva en plus d’une occasion. Les promesses, l’exemple et la constance de M. Perret pouvaient seuls triompher de leur répugnance. D’autres fois, un éboulement leur barrait le chemin, et on ne pouvait passer outre qu’après, avoir déblayé d’étroits couloirs, qui pouvaient se refermer derrière l’explorateur ; souvent l’humidité et d’inquiétantes infiltrations rendaient le passage plus périlleux encore ; enfin, quand il fallait descendre au plus profond de la crypte, dans ce dernier étage dont nous parlions tout à l’heure, l’air, qui ne peut jamais se renouveler, devenait de plus en plus rare, les flambeaux s’éteignaient, et la suffocation était imminente. À ces difficultés matérielles se joignaient des empêchemens d’une tout autre nature, mais dont l’expérience et la volonté de l’explorateur pouvaient seules triompher. Les artistes dont le concours lui était nécessaire, n’étant pas soutenus par le puissant mobile qui l’animait, se lassaient d’un travail ingrat, toujours exécuté à la lueur des lampes, de cette existence de mineur ou de troglodyte, et hésitaient à l’accompagner dans d’interminables et périlleuses excursions. Avait-il découvert quelque nouveau pan de mur orné de peintures, les siècles semblaient entrer en lutte avec lui, et refusaient de lui rendre les monumens de cet art qu’ils avaient comme dévorés. Ce n’était qu’au prix de fatigues infinies, d’expériences délicates, de beaucoup de temps et d’une merveilleuse patience, qu’il parvenait à enlever le voile de poussière et de nitre dont ces peintures étaient recouvertes, et à les rendre à la lumière.

Toutefois les difficultés les plus réelles peut-être, et qu’un moment M. Perret a pu croire insurmontables, prenaient leur source, dans les scrupules les plus honorables. Avant tout, M. Perret voulait être vrai ; ce cachet de sincérité qu’il désirait imprimer à son œuvre, le mode particulier de reproduction que, pour arriver à ce résultat, il s’était fait comme une inflexible loi d’adopter et de suivre lui rendaient singulièrement difficile le choix de ses interprètes, et il désespéra plus d’une fois d’en rencontrer de suffisans. M. Perret sentait que la vérité, la naïveté devaient faire le principal mérite d’un travail qui, reproduisant des monumens nouveaux et inconnus pour la plupart, ne pouvait acquérir de prix qu’autant que le caractère propre et vrai, c’est-à-dire