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LE


SIEGE DE ZAATCHA


SOUVENIRS DE L’EXPEDITION DANS LES ZIBAN EN 1849.




Le sud de l’Algérie est la partie la plus intéressante, mais la moins connue, de nos possessions d’Afrique. Il y a là toute une vaste région qui se distingue profondément, par le caractère du sol et des habitans, de la zone montagneuse et de celle du littoral ; c’est le Sahara algérien, véritable océan de sable brûlé par le soleil et dont les oasis sont les îles. Une chaîne de montagnes qui court parallèlement à la côte sépare le Sahara du Tell, pays labourable de l’Algérie : elle forme, sous diverses dénominations, une suite de groupes dont les plus élevés, les Djebel-Aurès par exemple, sont à l’est, et dont la hauteur va en diminuant vers l’ouest de ces montagnes s’échappent de nombreux cours d’eau qui, pour la plupart, coulent du nord au sud et vont tous se perdre dans les sables du désert. Ceux qu’un ciel de feu n’a pas entièrement desséchés trouvent sur leur chemin des coins de terre que l’art aidé de la nature a isolés des sables, et ainsi se forment les oasis, assez nombreuses dans le voisinage du Tell et de plus en plus rares à mesure qu’on s’éloigne des montagnes.

Cette région du désert, qui marque la limite méridionale de l’Afrique française, comprend autant de subdivisions que nos possessions comptent de provinces confinant au Sahara ; mais de toutes ces zones distinctes celle qui correspond à la province de Constantine, et qui doit