Page:Revue des Deux Mondes - 1851 - tome 10.djvu/751

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UN


VOYAGE AU SAHARA.




LE DESERT ET LES OASIS.


Travels in the Great Desert of Sahara, by James Richardson ; London, Richard Bentley.[1]




De toutes les routes qui peuvent conduire au centre de l’Afrique, celle du nord est peut-être la plus courte et la plus sûre. Il est vrai qu’en partant de l’une des villes africaines qui bordent la Méditerranée les voyageurs rencontrent entre eux et le Soudan les espaces désolés du Sahara ; mais le désert est plus clément que les hommes, la traversée du Sahara est moins périlleuse que celle des pays peuplés, et l’on surmonte la fatigue des longues marches sur le sable brûlant plus aisément qu’on ne déjoue l’astuce des princes africains, jaloux et avides. En outre, les pays habités de l’Afrique sont précisément ceux où l’Européen ne peut pas vivre. Les principes morbides qui agissent si puissamment sur la constitution des blancs et qui la ruinent si rapidement en Afrique ne viennent pas du soleil, mais de la terre. Ce sont les beaux ombrages, ce sont les eaux fraîches et séduisantes qui, dans ces climats, tuent les Européens. Sous ces arbres si majestueux, au bord de ces lacs pittoresques, les poisons les plus actifs sont distillés. Les détritus des végétaux et des animaux fermentent dans

  1. Containing : A Narrative of personal aventures, during a tour of nine months through the desert, among the Touaricks and other tribes of Saharan people.