à une compagnie la ligne de Paris à Lyon, l’on obtiendrait, pour prix de la concession, une ressource immédiate ou prochaine de 100 millions, dont 50 à 60 seraient consacrés à subventionner l’exécution du chemin de fer de Lyon à Avignon. L’économie pour le trésor serait ainsi d’au moins 240 millions, sans parler de la sécurité qui résulterait d’une réduction de la dette exigible.
Supposons qu’une compagnie fortement constituée se présente avant l’épreuve si critique de juin 1854, que l’assemblée, se dégageant des entraves et des intrigues dont l’embarrassent les intérêts locaux, ratifie le traité conclu par le gouvernement, et que le trésor entre en possession des avantages qui en résultent ; voilà le découvert diminué de 100 millions. Retranchez encore les 57 millions que représentent les obligations du Nord et de Rouen, et le découvert descend à 482 millions. Admettez en face de ces excédans de dépenses accumulées un encaisse habituel de 70 millions, qui représente les anticipations du revenu, et vous ramènerez à 412 millions la dette flottante proprement dite. Il y aurait là une situation de trésorerie de nature à faire cesser les alarmes. La dette flottante de la France, n’excéderait plus celle de l’Angleterre. On se rapprocherait, sans y rentrer, il est vrai, d’une façon complète, de l’état normal.
Nous avons indiqué les combinaisons à l’aide desquelles il devient possible d’alléger les embarras et de conjurer les périls, la position en un mot vers laquelle doivent graviter dès aujourd’hui nos finances. Nous avons sondé l’abîme du découvert, sans chercher à faire illusion, par un effet d’optique, sur sa véritable profondeur. Arrêtons-nous maintenant sur le point de départ. Voici le montant et la composition de la dette flottante. Les chiffres qui suivent donnent la situation exacte au 1er mars 1854.
Prêts des communes et des établissemens publics | 111,914,600 fr. |
Avance des receveurs-généraux | 77,186,500 |
Prêt de la caisse des invalides | 3,111,600 |
Prêt de diverses caisses | 365,300 |
Caisses des dépôts, prêts en compte courant | 37,872,600 |
Caisses d’épargne, prêts en compte courant | 140,353,600 |
Bons du trésor | 110,424,300 |
Banque de France | 100,000,000 |
Total | 581,228,500 |
Dette sans intérêt | 11,518,000 |
Total général | 592,746,500[1] |
- ↑ Voici le rapprochement des chiffres principaux de la dette flottante à diverses époques, depuis le mois de janvier de l’année dernière. On verra ainsi le chemin qu’elle a fait en quinze mois.
Au 1er janvier 1850 Au 1er mars 1850 Au 1er juillet 1850 Au 1er mars 1851 Prêts des communes, etc 107,161,700 110,814,529 114,189,100 111,914,600 Avances des receveurs-généraux 57,057,500 66,560,685 59, 806,800 77,186,500 Caisse des dépôts 39,321,700 37,523,640 49,349,800 37,872,600 Caisses d’épargne 38,863,000 83,029,058 102,650,100 140,353,600 Bons du trésor 109,975,200 104,000,000 85,520,900 110,424,300 Prêts de la Banque 100,000,000 100,000,000 100,000,000 100,000,000 Prêts sans intérêt 12,016,500 12,016,500 11,763,500 11,518,000 Total général 449,862,400 517,799,963 540,304,240 592,746,500