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BUDGET DES RECETTES;


Produit des assurances contre les sinistres et les chômages involontaires 800,000,000 fr.
Revenu brut des chemins de fer 159,000,009
Revenu brut des mines de houille 40,000,000
Revenu brut des mines de fer et de cuivre 140,000,000
Revenu brut des salines 78,000,000
Revenu brut des banques 215,000,000
Revenu brut des postes 46,000,000
Revenu brut des tabacs 120,000,000
Revenu brut des poudres et salpêtres 6,500,000
Revenu brut des monnaies et médailles 1,250,000
Revenu brut des forêts et pêches 39,000,000
Revenu brut des droits protecteurs aux frontières 180,000,000
Revenu brut de l’Algérie, des colonies, de la route de l’Inde et des dettes de l’Espagne, de la Belgique, de la Grèce, de la propriété 40,000,000
Revenu brut des droits conservateurs 35,000,000
Total 1,899,750,000 fr.


I. – LES DEPENSES.

En prenant les choses pour ce que le socialisme les donne, il est facile de prouver que les dépenses devront être bien supérieures à la somme que M. Pelletier accuse, et que l’on n’obtiendra dans aucun cas le revenu hyperbolique auquel il a élevé ses prétentions.

M. Pelletier évalue la charge annuelle de la dette publique dans son système à 446 millions, en y comprenant 90 millions de rentes qui représenteront l’indemnité à servir aux propriétaires d’actions de banques, de chemins de fer et de houillères qu’il dépossède. La dette actuelle, celle que le socialisme reconnaît, est fixée ainsi à 356 millions. Je note, en passant, que ce chiffre ne correspond à aucune évaluation exacte ni même approximative de la réalité. Les crédits accordés pour 1850 s’élèvent en bloc à 396 millions ; si l’on en déduit l’amortissement ainsi que les rentes rachetées, il ne reste plus que 324 millions. Les financiers de la montagne, qui prennent de telles libertés avec le grand-livre, devraient bien nous dire ce qu’ils entendent y ajouter et ce qu’ils se proposent d’en retrancher, s’ils veulent appeler et non pas dérouter les jugemens de la critique.

Maintenant l’état indemnisera-t-il équitablement les détenteurs des propriétés industrielles qu’il convertit en monopoles, en leur attribuant une rente annuelle de 90 millions ? M. Pelletier se donne beaucoup de peine et entre dans des calculs très minutieux pour le démontrer.