Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/1092

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES


BANQUES COLONIALES.




La Banque d’Angleterre existait, elle était même florissante, un siècle avant la Banque de France. Dans ses établissemens coloniaux, la race anglo-saxonne a montré partout la même intelligence des besoins et des ressources du crédit. Sur le continent américain, à mesure que les pionniers de la civilisation s’avancent dans l’ouest et font des conquêtes sur le désert, chaque communauté nouvelle fonde une banque, en même temps qu’elle construit une église, qu’elle ouvre une école, et qu’elle jette les fondemens de ses institutions municipales. De 1811 à 1830, cent soixante-trois banques par actions s’élevèrent dans neuf états de l’Union américaine. Au Canada et dans les provinces limitrophes, on en compte aujourd’hui plus de dix, dont une seule, la banque anglaise de l’Amérique du Nord, opère à l’aide d’un capital de 25 millions de francs. Les anciennes colonies à esclaves de l’Angleterre sont dotées de plusieurs banques. L’inde anglaise, malgré les habitudes invétérées et inébranlables d’une population qui n’admet pas d’autres moyens d’échange que les métaux précieux, a trois banques autorisées, sans parler des banques libres ; parmi les banques autorisées, une seule, la banque du Bengale, peut émettre ses billets jusqu’à concurrence d’une somme de 2 millions sterling.

L’Australie elle-même, colonie sortie d’un bagne et où la population d’origine européenne commence à peine à prendre l’essor, compte à peu près autant de banques que la Belgique avec ses quatre millions