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GUILLAUME III


ET


LOUIS-PHILIPPE.


1688 ET 1830.




Discours sur l’Histoire de la Révolution d’Angleterre, par M. GUIZOT – Paris, 1850




Il y a bien peu d’années, on pouvait croire encore que la révolution qui a rempli en Angleterre la dernière moitié du XVIIe siècle et celle qui a commencé en France avec les dernières années du XVIIIe étaient deux événemens parallèles, déterminés par des causes semblables, passant par les mêmes phases et devant aboutir au même dénoûment. Louis XVI ne rappelait que trop le malheureux Charles Ier ; Napoléon ressemblait tant bien que mal à Cromwell, Louis XVIII à Charles II, Charles X à Jacques II, et enfin, de même que l’Angleterre avait fini par trouver un port dans le gouvernement constitutionnel inauguré sous Guillaume III, de même on pouvait espérer que la France se reposerait de ses longues épreuves sous le gouvernement sage et libéral fondé par le roi Louis-Philippe. Un seul jour a fait évanouir ces illusions ; sous ces apparences uniformes, se cachaient des différences profondes, et, au moment où l’analogie exigeait que l’ère des révolutions