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parodie en vers de l’Amadis de Quinault[1]. L’année d’après, il donna deux pièces de Carolet à la foire Saint-Germain, Polichinelle Alcide ou le Héros en quenouille, parodie de l’opéra d’Omphale, et Polichinelle Apollon ou le Parnasse moderne, un acte en vaudevilles[2]. À la même foire, les marionnettes jouèrent une parodie de l’Isis de La Motte, intitulée A Fourbe fourbe et demi ou le Trompeur trompé[3]. Cette même année (1733), les marionnettes de Bienfait donnèrent à la foire Saint-Laurent un acte en vaudevilles d’un nouvel auteur, Valois d’Orville, intitulé la Pièce manquée[4]. Je trouve dans les portefeuilles manuscrits de M. de Soleinne le Retour imprévu ou Arlequin faux magicien, canevas avec couplets daté de 1733, Apollon Polichinelle, parodie d’Issée en trois actes, représentée à la foire Saint-Germain de 1734, dans, laquelle dame Gigogne, qui était revenue cette année fort à la mode, jouait le rôle de Doris[5], et un vaudeville de circonstance, la Prise de Philisbourg, par Carolet, donné par les marionnettes de la foire Saint-Laurent[6].

En 1735, Valois d’Orville fit représenter au jeu de Bienfait un nouvel acte en vers, l’Impromptu de Polichinelle[7]. L’arrivée à Paris d’un géant qui se montrait à la foire fut, pour les marionnettes de Bienfait, l’occasion d’une farce en un acte, l’île des Fées ou le Géant aux Marionnettes ; dame Gigogne jouait le personnage de la fée. À la foire Saint-Laurent, les marionnettes donnèrent le Songe agréable ou le Réveil de l’Amour. En 1736, on parodia au jeu de Bienfait l’opéra de Thétis et Pelée, sous le titre des Amans peureux ou Polichinelle et dame Gigogne, en trois actes. Alzire, applaudie pour la première fois sur la scène française, le 17 février 1736, n’échappa point aux parodistes de Bienfait. J’ai sous les yeux le très insignifiant canevas de ce petit acte anonyme et misérable, intitulé la Fille obéissante[8]. Dame Gigogne, ô profanation ! faisait le rôle d’ Alzire ! À cette même foire, Bienfait fit jouer par ses marionnettes Polichinelle-Atis, trois actes de Carolet, parodie de l’opéra d’Atis[9]. Les portefeuilles de M. de Soleinne renferment le canevas d’une petite pièce, jouée le 23 juin de cette année par les marionnettes, intitulée les Aventures de la foire Saint-Laurent. Bienfait fit jouer à la foire Saint-Laurent suivante (1737) Polichinelle-Persée,

  1. Théâtre inédit de la foire, Soleinne, n° 3399.
  2. Voyez ces deux pièces dans le Théâtre inédit de Carolet, Soleinne, n° 3407.
  3. Théâtre inédit de la foire, Soleinne, n° 3400.
  4. Théâtre inédit de Valois d’Orville, Soleinne, n° 3412, avec la date de 1735.
  5. Ces deux pièces dans le Théâtre inédit de la foire, Soleinne, n° 3400.
  6. Théâtre inédit de Carolet, Soleinne, n° 3407.
  7. Théâtre inédit de Valois d’Orville, Soleinne, n° 3412.
  8. Pour ces quatre pièces, voyez le Théâtre inédit de la foire, Soleinne, n° 3400.
  9. Théâtre inédit de Carolet, Soleinne, n° 3407. La copie de M. de Soleinne est intitulée Atis travesti.