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cet exercice. M. le ministre des finances en a présenté, dans l’exposé qui précède le budget de 1851, un tableau un peu flatté. En énumérant les charges qui pèseront, à l’ouverture de l’année, sur la dette flottante, M. Fould porte les découverts antérieurs à 1848


à la somme désormais invariable de 227,656,361 fr.
Le découvert probable de 1848 s’élève à 3,069,965
En 1849, la différence entre les dépenses et les recettes, que l’on estimait à près de 280 millions, s’abaissera à 253,854,794
Total des exercices antérieurs à 1850 483,854,794 fr.

M. le ministre des finances suppose que les recettes de 1850 seront au moins égales à celles de 1849, qui présenteront sur les évaluations de la commission un excédant de 8,570,300 francs, et il place cet excédant hypothétique en regard des crédits supplémentaires déjà votés.

Mais, d’une part, avec l’expérience du passé, il faut admettre que les crédits supplémentaires en 1850 ne s’arrêteront pas au chiffre modeste de 8,695,607 francs, et nous pouvons, sans témérité, les évaluer à 25 ou 30 millions. D’un autre côté, rien n’est moins certain que l’accroissement du revenu public. Les deux premiers mois de l’année présentent des résultats faiblement supérieurs à ceux de 1849, et dès le mois suivant et sous l’impression universellement produite par les élections de Paris, le progrès du revenu en même temps que celui des transactions s’arrête. Peut-on légitimement espérer une reprise au milieu des inquiétudes qui assiégent les plus fermes esprits ? Ajoutez que les nouveaux impôts, pesant sur la bourse commune, nuisent ordinairement, par leur contact et par leur concurrence, au produit des anciennes taxes. Je m’abonne donc aux évaluations du budget, et je porte en ligne de compte, pour les crédits supplémentaires de 1850, une somme de 25 millions, qui élève le découvert probable à 508 millions.


Ajoutons maintenant la somme due pour la compensation accordée aux déposans des caisses d’épargne par la loi du 21 novembre 1848 33,035,000 fr.
La somme affectée aux travaux extraordinaires 58,837,000
La somme que les travaux du chemin de Lyon laisseront, en 1850, à la charge du trésor 30,000,000
Ce qui donnerait, à la fin de 1850, une dette flottante de 630,716,794 fr.

L’état a trouvé dans le portefeuille des caisses d’épargne, en actions de canaux et en rentes, un actif réalisable d’environ 60 millions. La compagnie du Nord doit encore 35 millions pour ; remboursement des travaux exécutés par les ponts-et-chaussées sur la ligne principale. En supposant ces ressources réalisées à l’ouverture de l’exercice 1851, la