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de leurs adversaires, et se débarrasser de toutes les résistances, au lieu de compter avec elles. Chacun fut donc l’artisan de sa chute, et, dans cette longue série d’attentats enchaînés les uns aux autres, il n’est une violence qui n’ait été le fruit d’un crime, pas une erreur politique qui n’ait été provoquée par une infraction aux lois morales du devoir et de la justice.

N’excusons pas plus les crimes de ces horribles temps, en les présentant comme nécessaires qu’en les colorant comme dramatiques ; la vérité demeurera aussi étrangère aux spéculations de l’esprit fort qu’aux fantaisies de l’artiste : pour comprendre cette histoire si étrangement faussée, il faut tout simplement en revenir à la morale et au bon sens. Il est temps que la conscience publique ne la laisse plus travestir en une sentine de corruption pour empoisonner les générations qui s’élèvent ; il est temps qu’elle contraigne les esprits orgueilleux et les cœurs : corrompus à rendre enfin à Dieu et aux hommes la part qui leur revient dans les sanglantes transformations de l’humanité.

Ces études, auront pour but d’esquisser ce travail de redressement et de justice, et de montrer que ce sont les fautes librement faites par les partis qui ont créé d’abord à ceux-ci toutes leurs difficultés, quelque irrésistibles que soient bientôt devenues ces difficultés.


LOUIS DE CARNE.