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des piloris et des échafauds. » Ailleurs, Quevedo fait parler Olivarès lui-même : « … Tandis que moi, par les parcs, jardins, maisons de campagne et autres passe-temps, je restais noyé dans le lupanar de mes appétits, entre les cotillons des madames ou diablesses, ce qui est tout un (entre las faldas madamas o diablas), les Français prirent tout ce qu’ils purent en Flandre et en Hollande… »

Le siècle des moralistes n’est jamais bien loin du siècle des révolutions, et le discrédit moral de la royauté ne pouvait guère s’arrêter sous la régence de Marie-Anne d’Autriche, ou plutôt de son favori don Fernando Valenzuela. Celui-ci, qui avait deux genres d’influence à se faire pardonner, n’épargnait rien pour capter l’indulgence des Madrilègnes. Non content de prodiguer sa fortune pour entretenir dans la ville le bon marché des subsistances et pour procurer du travail aux habitans, il donnait à ceux-ci toutes sortes de divertissemens gratuits, fêtes, combats de taureaux où il payait de sa personne, comédies qu’il composait lui-même. Le peuple, qui riait apparemment très peu à ces comédies, ne fut pas désarmé. Une nuit, on placarda près du palais le portrait de la reine et du favori. Valenzuela tenait la main sur les insignes des différentes charges et dignités avec cette inscription au bas : « Ceci se vend, » et aux pieds de la reine, qui était représentée la main sur la poitrine, était cette autre inscription : « Celle-ci se donne. » C’en était fait de la maison d’Autriche, on ne croyait plus à sa majesté. Ne trouverait-on pas une dernière analogie entre notre Louis XVI et le successeur du Louis XV espagnol, le débile Charles II, qui clot la liste des rois de cette maison ? Chez tous deux, même impuissante bonhomie entre les égoïstes calculs de popularité de quelques personnages et l’inintelligente fureur des masses. À deux reprises, la populace de Madrid se rue menaçante sur le palais, demandant à grands cris du pain et accusant la cour « de piller le trésor de la nation ; » les plaintes feintes ou sincères du ministre disgracié Monterey contre les prodigalités de la cour servent de prétexte à ces clameurs, et l’on ne sait si le corrégidor Ronquillo, qui apparaît à cheval au milieu de l’émeute, vient pour la contenir ou pour l’encourager : — voilà les journées des 5 et 6 octobre, et voici presque Necker et Lafayette. — On fait en outre courir le bruit que Charles II est possédé du diable : le diable, c’est le « Pitt et Cobourg » du temps. Le 93 espagnol n’alla pas heureusement aussi loin que le nôtre. Le peuple de Madrid se borna à décapiter moralement la dynastie autrichienne, en exigeant du débile monarque, que des raisons de parenté faisaient pencher du côté de l’archiduc, un testament en faveur du duc d’Anjou. Quand Madrid tomba au pouvoir de l’archiduc, presque tous les habitans en état de porter les armes étaient allés se ranger sous les drapeaux de Philippe V. Les courtisanes de la ville se mirent elles-même de la partie, sollicitant