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une exception considérable a été faite en faveur des pays basques. Le sel, le sucre, le tabac, assujettis, pour le reste du royaume, à des droits très élevés, jouissent ici d’une franchise presque entière. Pas plus que par le passé, le roi d’Espagne ne peut lever ni un homme ni un réal sans le consentement exprès des états, et toute tentative pour établir un système quelconque d’impôts ou de conscription serait très probablement suivie d’une insurrection nouvelle. Lorsqu’ils se battaient pour don Carlos aux cris de viva et rey neto ! Biscayens. Alavais et Guipuzcoans entendaient parler du roi absolu de Castille, simple suzerain des Euskaldunac ; leur vrai cri de guerre, celui qui résumait toutes les affections, était : Viva los fueros !

Un peuple dont tout individu doit prendre part à chaque instant aux moindres détails de son administration intérieure possède la véritable vie politique. Quelque grande que soit son activité, il trouvera toujours à l’exercer sans sortir de chez lui et l’exercera sagement. Ce peuple s’occupera beaucoup de ses propres affaires, il songera peu à celles de ses voisins. Prêt à résister à toute agression extérieure, il sera peu enclin