DANS
L’INTÉRIEUR DE L’AUSTRALIE.
Le continent austral est resté inculte et inexploré pendant près de deux cents ans après qu’on en a eu fait la découverte. En 1788 seulement, le gouvernement de la Grande-Bretagne, cherchant une terre d’expiation pour des criminels, déposa, sur la côte orientale de l’Australie, quelques centaines de déportés. Elle avait choisi ainsi un vaste désert, à l’extrémité du monde, afin que l’Océan tout entier défendit la civilisation contre les attaques de ces malfaiteurs ; mais, vingt ans plus tard, la civilisation les avait rejoints sur le rivage métamorphosé de l’Australie. Une grande ville sortait déjà de terre. Le premier monument de cette cité avait été une caserne, le second une prison. On vit bientôt surgir alentour des édifices d’un autre caractère, ceux qu’élèvent pour leur usage les populations industrieuses et morales : des églises, des hôpitaux, des usines, des phares, puis des maisons de plaisance environnées de parcs et de jardins. Les rues larges et droites n’étaient pas encore débarrassées des souches noircies par le feu, derniers vestiges de la barbarie, qu’on pouvait déjà prédire à la ville de Sydney d’importantes destinées.