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DE LA


SITUATION FINANCIÈRE


ET


DU BUDGET.




Je ne me propose pas de remonter à l’origine des embarras, qui pèsent sur nos finances. Cette controverse, qu’elle ait ou qu’elle n’ait pas en son jour d’opportunité, qu’elle ait été nécessaire ou oiseuse, me semble désormais entièrement épuisée. À la lumière des révolutions, tout le monde peut lire. Dans ce passé d’hier, dont nous nous dégageons à peine, l’opinion publique a déjà, mieux que les calculs les plus précis et que les raisonnemens les plus subtils, fait irrévocablement la part de chaque régime. Ceux qui ont à revendiquer ou à décliner la responsabilité des événemens sont reçus à plaider devant l’histoire, qui les juge. Je ne me reconnais aucun droit de cette nature pour intervenir dans le débat. Toute récrimination de ma part, en face des difficultés qui nous assiégent et auxquelles il faut pourvoir serait donc aujourd’hui sans excuse. Je mériterais d’être traité comme ce pédant que flagelle notre fabuliste, et l’on me ferait justement, comme à tous qui s’arrêtent pour discuter au milieu des ruines, l’application de cette caricature, dans laquelle est représenté le trésor qui se noie, et qui crie aux faiseurs de discours, de brochures, voire d’exposés des motifs :