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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN FRANCE.


PREMIÈRE PARTIE


Convenons-en : c’est une situation douloureuse, et qu’il ne serait pas généreux d’aggraver, que celle d’un ministre de la république française, venant proposer, en l’an 1849, une loi sur l’enseignement. Une telle loi appartient par excellence à l’avenir, et l’avenir aujourd’hui, quel est-il ? Dans une nation depuis longtemps éclairée comme la nôtre, une telle loi doit aussi se rattacher aux souvenirs du passé, et le passé de la France qu’est-il devenu ? où nous a-t-il conduits ? Toutes ces questions poignantes se pressent dans l’esprit au seul nom de l’instruction publique. On se rappelle ces jours d’espérance où la France, déjà parvenue, depuis un siècle, au comble de la renommée, essayait de tourner vers les études politiques des esprits polis jusqu’à l’excès de la culture littéraire. On se retourne, on regarde : on trouve une tribune assaillie par des cris sauvages, et l’ignorance, sous ses traits brutaux, assise sur les bancs de la souveraineté nationale. On entend voler de grossières invectives. Des compatriotes de Mirabeau parlent