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CAVALIERS


ET


TÊTES-RONDES.




I. — Memoirs of prince Rupert and the Cavaliers, by Eliot Warburton ; 3 vol. London, 1849.

II. — The Fairfax Correspondence, edited by George Johnson, in two vol. London, 1848.

III — Memorial, of the Civil War, edited by Robert Bell, in two vol. London, 1849. Richard – Bentley.




I

Les affaires humaines se gouvernent par la pensée et par la force. Des esprits saugrenus s’avisèrent, de nos jours, que la pensée allait détrôner à jamais son immortelle rivale ; des pense-creux avaient dénoncé la force comme l’aveugle instrument de la barbarie, et avaient promis à la civilisation qu’elle serait désormais affranchie de ce joug brutal. Les débauches de la pensée n’ont pas tardé à confondre cette hâblerie révolutionnaire et, à rendre nécessaire l’action moralisante de la force. Nous savons maintenant, pour l’avoir senti dans nos ames et pour l’avoir vu de nos yeux, que, lorsqu’une société est divisée dans ses pensées, la parole et l’écriture sont impuissantes à la réconcilier avec elle-même. Nous avons appris à nos dépens que, loin de ramener la lumière