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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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30 septembre 1849.

Nous avons assez souvent et assez longuement rebattu cette éternelle histoire du démêlé romain pour n’avoir pas la moindre envie d’y rentrer encore beaucoup, aujourd’hui qu’il semble à peu près fini d’une fin quelconque. Nous allons d’ailleurs la retrouver derechef à la tribune de l’assemblée législative, et nous en saurons alors le menu comme le gros ; mais s’il faut s’en exprimer franchement, nous ne croyons pas que la discussion puisse avancer là-dessus à grand’chose, ni réparer quoi que ce soit en aucun sens que ce soit. Le plus clair résultat auquel on arrivera sans doute en discutant, ce sera d’en venir réciproquement à se dire plus ou moins ce qu’on pense sur ce chapitre en particulier et sur tous les autres en général. Ce n’est plus, à proprement parler, une question de politique étrangère, c’est une occasion de crise ministérielle. Les grandes affaires en France s’entendent comme cela. L’affaire de Rome, après tout, est bien assez disgracieuse pour qu’on ait besoin de s’en prendre à quelqu’un.

Il y a d’abord un fait certain, c’est que tout le monde sans exception eût désiré qu’elle se fût terminée plus vite et plus à l’honneur de nos conseils. Personne ne voudrait affirmer que le motu proprio du 12 septembre soit une marque très flatteuse de la reconnaissance du souverain pontife envers la république, et il ne nous devrait absolument rien qu’il n’en aurait pas fait moins. Grégoire XVI n’avait pas été rétabli par nos soldats dans sa capitale, quand il nous donnait sa parole d’adhérer au memorandum de 1831, où il y avait pourtant quelques bonnes garanties de plus que dans la dernière proclamation de Pie IX. Il est vrai que la parole de Grégoire XVI n’a jamais été tenue, ce qui n’est pas, il en faut convenir, d’un bien excellent augure pour les promesses de son successeur, auquel on doit déjà le statuto de 1848, aujourd’hui si complètement effacé de sa mémoire.

Oui, nous l’avouerons tant qu’on voudra, le motta proprio est un pas trop en