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De
l’Épopee chrétienne
depuis
les premiers temps jusqu’à Klopstock.


deuxième partie.[1]

JUVENCUS. — SÉDULIUS. — LES APOCRYPHES. — GERSON.



À la fin du IVe et pendant le Ve siècle, il y a eu beaucoup de poèmes et de poètes chrétiens ; mais ce n’est point une poésie chrétienne, ou plutôt c’est une poésie où les sentimens et les idées sont chrétiens, où la phrase et la langue tout entière sont encore païennes non que l’Évangile ne fût déjà connu dans le monde, non que sa beauté poétique n’eût pu déjà émouvoir les esprits ; mais, dans les premiers momens, l’Évangile créait la foi, une foi active et puissante, qui se satisfaisait par le martyre, et qui eût cru faire trop peu, si elle se fût contentée d’inspirer une littérature. Il y a des momens où la vérité est

  1. Voyez la livraison du 1er mai 1849.