institué les tribunaux révoltitionnaires, plongé un peuple immense dans l’angoisse et dans le sang ; tu as fait tout cela, et, lorsqu’il se trouve encore de braves gens pour te défendre, tu n’essaieras pas d’aller mourir au milieu d’eux ! Tu es plus vil que les bandits qui te tueront tout à l’heure à coups de pied.
Mon pauvre ami, ménage-moi. Ce que j’ai fait, je ne l’ai pas fait par méchanceté, mais par vanité et par peur. Si tu savais comme ces coquins-là ont toujours pesé sur moi. Demande à mon secrétaire, il te le dira.
Viens tout de suite, ou je te brûle la cervelle ici, immédiatement.
Eh bien, allons ! mais nous serons massacrés par la canaille. (Ils veulent sortir.)
Tu es prisonnier.
Vois-tu !
De quel droit et par l’ordre de qui le consul est-il prisonnier ?
Du droit et par l’ordre du consul.
Mais le consul est ici, le voilà.
Je serais porté à croire qu’il y en a un autre, et que c’est l’autre qui est le bon, vu que c’est le plus nouveau.
Laisse-nous sortir ; il y va de ton existence et du salut de la patrie.
Assez causé. Étant à cheval sur la consigne, ça ne me coûterait rien du tout de te passer ma baïonnette dans le ventre.
Nous avons encore chance d’échapper. Nous sommes trois, ce soldat est seul. Défaisons-nous de lui. Nous gagnerons ensuite le passage secret.
Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu !
Comme il devient dévot ! Quel Dieu invoque-t-il, ce destructeur d’églises ?
Il serait embarrassé de le dire… Tu es armé ?
J’ai des pistolets.
Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu !
Mon poignard fera moins de bruit. (Au consul.) Tiens, prends ce pistolet ; il