Le ministre de la guerre vient d’outrager grossièrement le suffrage universel. Je proteste.
Moi aussi !
(Il secoue le ministre du progrès, qui est endormi.) Réveille-toi et proteste.
Je proteste… Contre quoi ?
Contre le ministre de la guerre.
Certainement ; il faut abolir la guerre et développer l’amour. (Il se rendort.)
J’honore la franchise du ministre de la guerre… et j’accepte sa démission.
Il faut nommer Galuchet.
Galuchet ? Citoyen consul, tu trouveras mieux au bagne.
Vas-y remplacer ton successeur.
J’abdique aussi le grade de général que je n’ai point gagné, et je me retire simple soldat.
Homme de cœur !
Imbécile !
Je perçois des murmures inconsistans et des paroles plus qu’osées. Certains qui n’entendent pas mieux leur besogne que je n’entendais la mienne m’inculpent de mauvais citoyen et d’imbécile, parce que je m’en vais. Je les réciproque de cambusiers, parce qu’ils restent. Leur opinion sur moi m’est inférieure ; si la mienne sur eux ne leur va pas, je la mets dans le fourreau de mon sabre, qu’ils viennent la retirer ! (Il sort lentement.)
VII.
Fais-le arrêter.
Va l’arrêter toi-même. La parole est au ministre des travaux publics.
Citoyens, un décret rendu sur ma proposition a ordonné la démolition et la vente des matériaux des ex-églises. Ces démolitions nationales marchent fort