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PITT


ET


LES FINANCES DE L’ANGLETERRE


DE 1784 À 1792.


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Pitt, dont le nom rappelle en France les souvenirs d’une grande lutte, a été avant tout pour son pays ce qu’est sir Robert Peel de nos jours, un ministre des finances. L’état des finances est en effet le premier des intérêts pour toute nation bien constituée. Cette vérité doit être principalement la règle des pays libres. Une longue expérience l’a apprise aux Anglais, et, dans l’édifice constitutionnel de leur gouvernement, les intérêts financiers occupent le premier rang. Pitt, dont les études avaient été dirigées de bonne heure de ce côté, joignait à la qualité de premier lord de la trésorerie celle de chancelier de l’échiquier. Quand il prit, en 1783, les rênes du gouvernement, les finances anglaises étaient dans l’état le plus déplorable. Dans la période de neuf années qui s’écoula de 1784 à 1792, il parvint, par la vigueur et la sagesse de son administration, à créer tous les moyens de revenu et de crédit public dont il a fait plus tard un si formidable usage. Aujourd’hui encore, c’est comme financier que les Anglais l’admirent le plus,