qui rêve depuis sa jeunesse la conquête des duchés danois, et qui, blanchi aujourd’hui par l’âge et par la science, n’en met pas moins une juvénile ardeur au service du teutonisme. À côté de M. Dahlmann, voici trois députés originaires des duchés danois : M Beseler, professeur dans la Poméranie, esprit sévère et volontiers pédantesque, dont le patriotisme n’est pas moins ardent pour être exprimé avec la froide gravité d’un docteur ; M. Droysen, homme jeune et actif, intelligence distinguée, plus remarquable peut-être dans ses écrits que dans les combats de la tribune ; M. George Waitz enfin, le digne gendre de M. de Schelling, historien habile, ferme et ingénieux orateur, rompu à l’art de la dialectique et à toutes les ruses de l’argumentation. Ces trois hommes, avec M. Dahlmann, leur chef, excités comme ils le sont par les luttes que le parti allemand soutient depuis trente années dans le Holstein, joueront un rôle considérable au sein du comité. M. Deiders, collègue de M. Dahlmann à l’université de Bonn ; M. Riesser, l’un des vice-présidens de l’assemblée, habile jurisconsulte de Hambourg, et l’un des plus vigoureux adversaires de la démagogie ; M. Tellkampg (de Breslau), qu’un long séjour aux États-Unis a familiarisé avec les formes politiques de la démocratie américaine quelques autres encore complètent cette phalange brillante et forte qui paraît obéir plus particulièrement à l’inspiration de M. Dahlmnann. Ajoutons-y les députés du centre et du midi, qui pourront bien être en désaccord avec M. Dahlmann sur des points importans, mais qui seront toujours prêts à se réconcilier en faveur de la chimérique unité qu’ils poursuivent. M. Welcker, le plus distingué de tous, représente l’esprit de l’Allemagne méridionale, comme M. Dahlmann l’esprit prussien. À côté de lui vient naturellement un autre député du duché de Bade, un des jurisconsultes les plus vénérés de l’Allemagne, l’excellent M. Mittermaier, bien mieux placé assurément dans une commission d’élite qu’au fauteuil de la présidence dans cette tumultueuse assemblée des notables. Citons encore M. Wippermann (de Cassel), M. Schreiner, professeur à Graetz, et M. Zell (de Trèves) ; citons surtout deux éminens députés de Stuttgard, M. Frédéric Roemer, le digne ami du poète Uhland, le ferme et intelligent ministre du roi de Wurtemberg, qui tient tête, depuis la révolution de février, aux continuelles violences des exaltés, et M. Paul Pfizer, publiciste célèbre, que le triste état de sa santé a si malheureusement éloigné des travaux de la commission.
Le Comité avait choisi pour rapporteurs MM George Waitz, Gustave Riesser et Mittermaier deux députés du nord et un député du midi. Le premier chapitre intitulé l’Empire, commençait ainsi : « L’empire allemand se compose de tous les états qui formaient la confédération germanique. Les rapports du Schleswig avec l’empire et la délimitation