Adieu, mon cher fils.
Adieu, mon père, peut-être jusqu’à l’éternité. (Il s’agenouille.) Bénissez-moi.
Du fond de mon cœur. Allons, mon enfant, dans la vie et dans la mort, gloire à Dieu ! (Ils s’embrassent.) Si vous avez des blessés, amis ou ennemis, ce sont vos frères. Parlez-leur du ciel.
Eh bien ! qu’est-ce qu’il y a donc ? Les journaux ne disaient pourtant rien ce matin !
Il paraît que ça chauffe.
Est-ce que nous n’y allons pas ?
Et où ?
Au feu. On a battu le rappel.
Même qu’ils ont tué les tambours. Ils sont maîtres partout.
Qui ça ?
Les rouges. (Marques de terreur.)
Allons, citoyens, mettons nos uniformes.
Tiens, pourquoi n’avez-vous pas le vôtre, vous ? Moi, je n’y vais pas. J’en ai assez du gouvernement. Qu’est-ce que ça me fait que les rouges soient maîtres ? Ils mangeront du gruyère comme les autres.
Et ils aboliront les dettes, n’est-ce pas, voisin ?
Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Je veux dire que, quand tout le monde fait faillite, il n’y a plus de honte à déposer son bilan.