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3° Des comtes suprêmes des comitats, capitaines de districts ou juges suprêmes 22
4° Des sénateurs ou juges des villes libres 6
5° De la régence souveraine (gubernium regium) 28
6° De la table royale judiciaire 13
7° Des régalistes, députés nommés directement par le souverain (per regales litteras convocati)[1] 120
TOTAL 316

On comprend, à la seule inspection de ce tableau, que la diète transylvaine offre des différences nombreuses avec la diète de Hongrie[2]. Il y en a une fondamentale. À Pesth, la diète est une assemblée aristocratique, non pas seulement par sa composition, mais dans son origine et son principe. Magnats et députés siégeant à titre héréditaire ou électif, tous représentent également l’élément nobiliaire. Ici les députés hongrois ou széklers appartiennent à la noblesse, parce que la constitution particulière des deux nations est aristocratique, mais ce n’est point comme mandataires de leur ordre qu’ils entrent aux états. De leur côté, les marchands pacifiques, les savans professeurs, élus par les communes saxonnes, font bien partie de ce tiers-état dont nous regrettions l’absence dans la diète hongroise ; mais on ne saurait dire davantage qu’ils représentent l’ordre du tiers-état. Ce sont les plénipotentiaires des trois nations souveraines qui se réunissent en congrès. La diète est une sorte de directoire fédéral où se discutent les intérêts de l’alliance. Les différences d’origine n’altèrent point le caractère d’égalité ; on est député hongrois, székler ou saxon, et non pas député de la noblesse ou du tiers-état ; l’un vaut l’autre. La hiérarchie aristocratique n’a point, même chez les deux nations d’origine magyare, l’importance constitutionnelle qui lui est attribuée en Hongrie. Il y a dans le sein de la noblesse une véritable égalité politique. On appelle bien magnats, selon l’usage hongrois, les nobles revêtus du titre de comte ou de baron ; mais cette distinction est purement honorifique, elle ne confère point de droits particuliers : ceux qui en sont investis ne siègent point aux états par droit héréditaire comme membres de la couronne. « Tout noble transylvain est l’égal politique du magnat, dit le diplôme Léopold ; le premier n’a pas moins de liberté, le second n’a pas plus de pouvoir. »

La noblesse transylvaine se compose à peu près exclusivement de Hongrois et de Széklers. Un certain nombre de Saxons, et même quelques

  1. Ce sont là les chiffres de la diète de 1791, une des plus nombreuses, et qui a rempli le rôle d’une véritable assemblée constituante. On comprendra que quelques-uns de ces chiffres, surtout celui des régalistes, sont extrêmement variables. À telle autre diète, on ne compte que 30 régalistes.
  2. Voyez la livraison du 15 décembre 1848.