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DES ÉLECTIONS


ET


DE L’ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.




Le public de Paris commence à se remettre, avec sa mobilité habituelle, de la profonde consternation où il s’était laissé tomber le lendemain des élections. Ce qui nous surprenait, pour notre part, en parcourant naguère encore cette capitale stupéfaite, c’est qu’après le 24 février et le 27 juin, elle pût encore être surprise de quelque chose. Une ville qui avait vécu trois mois sous le régime du gouvernement provisoire, qui avait vu pendant trois jours des ruisseaux de sang sillonner ses rues, avait donné, nous le pensions, dans ces épreuves, à la fois la mesure de son mal et la mesure de ses forces. Échappés d’un tel péril par un tel effort, il y avait lieu de nous croire désormais à l’abri de l’illusion comme de l’épouvante. Une sécurité trompeuse ne semblait plus permise à ceux qui avaient senti un gouvernement et une armée s’évanouir une fois tout d’un coup entre leurs mains ; mais la terreur ne devait plus pouvoir atteindre ceux qui, sans gouvernement, sans armée, avaient su, une fois aussi, secouer l’étreinte des factions. Donnerons-nous toujours le spectacle de ces alternatives d’héroïsme et de timidité ? Ne cesserons-nous jamais, de croire que tout est sauvé, ou que tout est perdu ?

Mais, disait-on, les partis ne sont pas découragés ; mais de funestes