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L’ESPAGNE


DEPUIS LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER




I. – SITUATION EXTÉRIEURE.
España y et vizceonde Palmerston, o sea defensa de la dignidad nacional en la cuestion de los pasaportes a sir H. Lytton Bulwer, par don Adrian Garcia Hernandez, docteur de l’université de Salamanque.[1]




Supposons que, le 23 février 1848, un homme fût venu dire : « Il arrivera un temps où le pays extérieurement le plus passif, intérieurement le plus désorganisé de l’Europe, et un autre pays qui, sous le double rapport de la prospérité intérieure et de l’ascendant extérieur, n’a en quelque sorte plus rien à désirer, échangeront leurs rôles. Le premier tombera dans le chaos juste à l’époque où il croira avoir épuisé et surmonté tous les genres d’épreuves ; le second, pour se régénérer et s’affermir, profitera précisément de l’heure où tous les dangers seront venus l’assaillir à la fois. L’un, qui ne compte politiquement aujourd’hui dans le monde que par l’appui de deux grandes puissances, ne paraîtra jamais si fort que le jour où ce double appui lui fera défaut, et, par un contraste plus bizarre encore, l’autre ne se sera jamais trouvé plus isolé que le jour où dix peuples se soulèveront à sa voix. La société de celui-ci enfin, comme si Dieu voulait punir en elle l’abus de la science sociale,

  1. Madrid, 1818, imprimerie de Royo et compagnie, calle de Silva, 38.