DU
PARLEMENT DE FRANCFORT.
L’ASSEMBLÉE DES NOTABLES.
L’heure de la guerre civile a sonné en Allemagne. Aveuglés par l’esprit de système, les plus sérieux chefs du progrès ont sacrifié à une chimère toutes les libertés de la patrie. Ce noble pays, qui commençait à se façonner si bien aux luttes de la discussion libre, n’est plus qu’un champ de bataille où l’absolutisme et la démagogie s’apprêtent à mesurer leurs forces. Quelle cause fatale a arrêté ainsi le développement des peuples germaniques ? C’est l’amour, disons mieux, c’est la folie de l’unité. L’Allemagne a désiré l’unité comme un bien suprême, et, au lieu de chercher à l’établir d’abord dans les idées, dans les sentimens et les mœurs, elle a cru qu’il suffirait d’un article de loi pour refaire le travail des siècles. Elle a refusé de tenir compte de la réalité ; elle s’est obstinée à ne pas voir les élémens contraires qu’il fallait rapprocher et unir ; elle a procédé brusquement et révolutionnairement à une œuvre qui exigeait des précautions infinies. Là où il fallait préparer l’avenir par des transformations successives, elle a voulu se