Ein Wort der Rechts und der Verstoendigung in der Schleswigsthen Frage. — Mainz, in-8o, 1849.
Par un contraste dont le secret est dans le génie germanique, au même moment où Francfort et Berlin agitent devant l’Europe la question de l’unité allemande en s’autorisant du principe moderne de la nationalité, nous les voyons sur un autre terrain, dans les affaires de Schleswig, recourir sans hésitation à des argumens d’une tout autre époque et rechercher imperturbablement jusqu’au fond du moyen-âge des preuves à l’appui de leur système politique. Étrange contradiction de métaphysiciens et d’érudits ! Ils n’ont plus foi dans les institutions qui leur viennent des traités de 1815, ce dernier enfantement du vieux monde, et ils montrent encore une vénération religieuse pour je ne sais quelle charte de 1326 et je ne sais quel acte de 1460. Peut-être refuserait-on de le croire, si plusieurs milliers d’écrits semés dans la presse quotidienne, si de prodigieux amas de brochures, si toute une pyramide de volumineuses dissertations, n’étalaient devant nos yeux les témoignages innombrables de cette passion de l’Allemagne moderne pour le droit féodal. Qu’on le remarque bien, les savans et la presse ne se sont point réservé le monopole de cette argumentation dans la guerre de Schleswig. Francfort même, Berlin, le chef de la famille d’Augustenbourg, partie intéressée dans la querelle, la diplomatie, la nation allemandes sont tombés d’accord pour poser la question sur ce terrain des vieux diplômes, dans ce clair-obscur des âges indécis que l’histoire est la plupart du temps réduite à deviner.