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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

On en ouvrira de nouveaux.

LE DUC DE GUISE.

Tenez-vous prêt, chancelier…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Nous vous taillons de la besogne.

LE CHANCELIER.

Permettez-moi, messeigneurs, de prendre congé de vous.

(Il les salue et sort.)



Scène V.

LE DUC DE GUISE, LE CARDINAL DE LORRAINE.
LE DUC DE GUISE.

Le vieux renard ! il sait à quoi s’en tenir !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Vous trouvez donc que nous allons bien mal ?

LE DUC DE GUISE.

Vous avez des yeux comme moi.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il m’a semblé plus pâle encore qu’hier au soir.

LE DUC DE GUISE.

C’est un vrai moribond ; je m’attends d’heure en heure à lui fermer les yeux.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Et Marie ne veut rien tenter ?

LE DUC DE GUISE.

Rien…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Lui avez-vous bien dit que cette signature n’aurait point son effet, que nous ne la souhaitions que pour mieux ménager notre accommodement avec la reine ?

LE DUC DE GUISE.

Je lui ai tout dit, mais rien ne l’ébranle. Quand on la presse, elle se prend à pleurer : c’est si commode !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

La petite sotte ! s’être ainsi affolée de ce garnement !

LE DUC DE GUISE.

Elle jure de ne le revoir jamais… Elle l’a promis à Dieu !…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

C’est très beau ; mais pas de signature… voilà le plus clair.