ACTE CINQUIÈME.
Scène PREMIÈRE.
Faites-moi grâce, mon cher Paré, de tous vos mots latins. Mon fils guérira-t-il ? Dites-moi en français oui ou non.
Si le roi guérira ! en doutez-vous, madame !…
Voilà huit jours que vous me dites tantôt blanc, tantôt noir. Je trouve, moi, qu’il s’affaiblit à vue d’œil.
C’est cette maudite fièvre… sans elle nous serions en pleine convalescence.
Encore une fois, Paré, ce n’est pas Dieu tout seul qui lui a envoyé ce mal-là !…
Madame, s’il y a poison, celui qui l’a donné est un grand maladroit.
Ah ! vous n’affirmez plus que ce soit impossible !…
Non, je n’affirme rien ; une si étrange maladie, des symptômes si bizarres… et puis, vous l’avouerai-je, l’idée m’est venue d’examiner ce bonnet qu’il portait à la chasse. Dans la coiffe, du côté de l’oreille gauche, j’ai trouvé je ne sais quelle poudre blanchâtre…
Voyez-vous !
Substance inconnue, peu active, je crois, mais qui peut bien avoir pénétré par cette petite plaie…
Vous êtes sur la voie, Paré ! vous voyez combien c’est grave !
Non, madame, la fièvre seule me cause quelque ennui… Quant à ce