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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
Mme DE MONTPENSIER.

Oui, madame.

LA REINE-MÈRE.

Prenez, ma chaise et allez vite ; il doit être encore temps.

(Mme de Mantpensier sort.)



Scène X.

LA REINE-MÈRE, seule.

Ah ! vous délibérez à quelle potence il faut les pendre ! Je me permets de couper la corde, messieurs les conseillers… — Mais ne suis-je pas allée bien vite ? le péril est-il si grand ? Si ces Guises étaient résolus, à un tel coup d’audace, appelleraient-ils tous ces donneurs d’avis ? — Pourquoi pas ? Il leur faut une couverture ; ils les consultent à main armée, comme dit Bourdeille. D’Avanson ne se fera pas tuer pour moi ; Dumortier ne vaut guère mieux ; Brissac et tous les siens sont à eux corps et ame ; que pourra Sancerre, s’il est seul….. tout au plus avec le chancelier ? C’est un conseil pour rire, mais il aura bon dos. — Allons, décidément, j’ai pris le vrai parti.



Scène XI.

LA REINE-MÈRE, LA REINE.
LA REINE-MÈRE.

Eh bien ! ma fille, MM. vos oncles vont-ils venir ?

LA REINE.

Je ne sais, ma mère. La salle du conseil était pleine… Le roi m’a fait passer dans sa chambre. Il m’a priée de ne point m’alarmer, de vous dire en son nom que tout se passerait comme le veut la justice et le droit de chacun. Pendant ce temps, j’entendais derrière la tapisserie un grand bruit : M. de Brissac parlait très haut en répondant au chancelier. Il m’a semblé que celui-ci finissait par se rendre.

LA REINE-MÈRE.

De quoi parlait-on ?

LA REINE.

De papiers, d’écritures Je ne pouvais tout entendre ; seulement j’ai compris qu’il s’agissait de MM. de Bourbon.

LA REINE-MÈRE.

Et vos oncles ?

LA REINE.

Ils se taisaient.