Demandez à Bouchard, monseigneur, je l’ai laissé avec le prince.
Ah ! M. Bouchard !… Il ne suit donc pas son maître ?
Non, monseigneur, le roi m’a laissé ses ordres pour le Béarn.
Voyons, n’est-il pas vrai que tantôt M. de Condé tenait un autre langage ?
Comment, tantôt ?
Parbleu ! quand vous êtes venu lui parler. Qu’aviez-vous à lui dire ?
J’avais… je le suppliais de ne pas entraîner mon maître dans cette folle entreprise.
À d’autres, monsieur le chancelier. Vous seriez-vous si bien caché de moi pour lui conter de telles choses ?
Qu’est-ce à dire ? (Dardois prend à part le connétable et d’Andelot et leur parle bas. Bouchard cherche à deviner ce qu’il leur communique et se dit :) Le jeu semble se brouiller ; je ferais bien de n’y pas laisser mon épingle.
Monsieur le chancelier, l’homme s’est échappé !
Malédiction ! (Au valet.) Vous l’avez donc lâché, imbéciles ?
Non, monsieur le chancelier, il a disparu.
Où est-il ?
Nous n’en savons rien.
Va-t’en, butor. (Le valet sort.) Me cacher ? Non. Rejoignons les princes. Je prierai M. de Lorraine de me faire arrêter. Ce n’est que dans ses prisons qu’il y aura sûreté pour moi. (Il sort.)