L’autre ?… Comme vous voudrez ; il importe assez peu maintenant.
Maintenant ? pourquoi donc, monseigneur ?…
Eh bien ! tenez, (Il lui donne la lettre ouverte.) la voici : vous direz au roi que je l’ai lue ; qu’elle me semble digne de sérieuses réflexions. Ces paroles de la reine-mère ont bien leur poids ; ce sont des paroles écrites. Dites-lui de ne point les perdre : s’il persistait dans son dessein, elles seraient d’un grand secours pour lui, et, qui sait ? pour moi-même.
Pour vous, monseigneur ?
Oui, pour moi. Croyez-vous donc, Bouchard, que je pourrais jamais laisser mon frère s’exposer seul à un tel danger ?
Ah ! monseigneur, je vous reconnais bien là ! Mais, au nom du ciel ! gardez-la cette lettre ; je vous en prie, gardez-la.
fEt pourquoi ?
Je viens d’en lire assez : si je la montre au roi, tout est dit.
Qu’est-ce donc ?
Le nom seul de la reine Marie, il y a de quoi nous faire partir sur l’heure,
Vous voulez rire. Comment, mon frère ?…
Serait-il possible que monseigneur ne s’en fût jamais aperçu ?
Non, vraiment.
Eh bien ! monseigneur peut m’en croire.
Mais sa barbe grisonne.
Est-ce un Caton pour cela ?
Non, mais ce n’est point un fou, et jamais pareille démence… (À part.)