Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/399

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

allant en Afrique ou revenant en France. L’armée de terre fournirait bien vite les troupes de débarquement nécessaires. Quarante vapeurs porteraient une armée.

Aux Antilles et à la Réunion le noyau de deux croisières : 12 bâtimens.

6 frégates à voiles.
6 vapeurs de 300 chevaux.

Voilà un plan d’organisation de la force active en vue d’une guerre maritime.

Pour qu’il fût réalisé, il faudrait avoir disponibles, six mois après la déclaration de guerre. En tout 185 bâtimens.

36 vaisseaux (à voiles mixtes)
48 frégates (idem)
16 bricks (idem)
10 transports (idem)
24 frégates (à vapeur)
51 avisos (idem)

Cette force permettrait d’opposer escadre à escadre à un ennemi obligé de diviser extrêmement ses moyens d’action pour se prémunir lui-même contre des attaques dont il ne pourrait connaître le but ; elle donnerait en outre carrière à la guerre de course. Les divisions de frégates disposées à Cherbourg, Lorient et Rochefort, aux Antilles, à la Réunion, auxquelles on pourrait joindre des bricks de guerre ou des corvettes, parviendraient, comme dans les guerres précédentes, à franchir les lignes ennemies. Il ne faut pas méconnaître toutefois que deux difficultés se présenteront aujourd’hui : l’emploi des vapeurs par l’ennemi pour surveiller la sortie des ports, l’absence de moyens de ravitaillement et de réparation pour nos croisières dans les mers lointaines ; mais la narine française se rappelle avec fierté la campagne de la Bellone dans les mers de l’Inde. Nos croiseurs vivront aux dépens de l’ennemi, ou périront en combattant.

Cet ensemble d’armement demanderait de 68 à 70,000 hommes d’équipage et 1,500 officiers de marine.


2° RÉSERVE.

Ce serait beaucoup qu’un tel armement pût être réalisé ; ce ne serait pas assez toutefois pour affronter les chances d’une grande guerre maritime. Toute force active suppose une réserve qu’il faut préparer.