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LES SQUATTERS


SOUVENIRS D’UN ÉMIGRANT.




DERNIÈRE PARTIE.[1]




I

Quand on a dépassé Santa-Fé, capitale du Nouveau-Mexique, il reste aux voyageurs environ trente lieues à faire vers l’ouest et la Sierra-Madre à franchir, pour atteindre Haute-Californie. Une plaine immense, au milieu de laquelle coule en diagonale la Rivière Rouge, s’étend au pied de la Sierra-Madre ; elle sépare la partie orientale de la Californie des territoires aurifères, des Dorados ou districts d’or. Cette plaine va en s’élevant insensiblement dans la direction du nord-ouest, et finit par former un plateau carré, nommé le Grand-Bassin, d’un diamètre d’environ cinq cents milles, à un niveau de cinq mille pieds au-dessus de celui de la mer. Un sol inégal, ici renflé en collines, là creusé en vallées, des sables arides entrecoupés par des terres fertiles, des lacs encadrés dans une végétation sauvage, donnent au plateau l’aspect sévère et accidenté des pays de montagnes. Les lacs du Grand-Bassin, et entre autres celui de la Pyramide à l’ouest, le Grand-Lac Salé à l’est, forment les réservoirs de plusieurs fleuves dont, par

  1. Voyez la livraison du 1er avril.