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REVUE DES DEUX MONDES.
LA REINE, s’efforçant de rire.

Vous vous serez mis trois pour faire ce beau chef-d’œuvre !… et vous allez l’envoyer, votre lettre ?

LE ROI.

Assurément.

LA REINE.

Par qui ?

LE ROI.

Allons, je veux vous complaire. (Il appelle.) Holà ! (À l’huissier qui entre.) Faites venir Stewart. (L’huissier sort.)

LE CARDINAL DE LORRAINE, vivement.

Pourquoi cet homme ?

LE ROI.

Quel mal y voyez-vous ? >

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il n’est pas assez leste, assez jeune…

LE ROI.

Je souhaiterais à bien des jouvenceaux d’enfourcher un cheval comme lui.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Mais un de vos gentilshommes ferait encore mieux l’affaire…

LA REINE.

Non, non, je suis pour Stewart… puisque le roi l’a choisi.

LE CARDINAL DE LORRAINE, bas à son frère.

Aidez-moi donc, François… ce drôle nous fera quelque tour.

LE DUC DE GUISE, bas.

Ce sont vos affaires… mais croyez-moi, ne contrariez pas trop Marie. (Entre Stewart.)



Scène XXI.

Les mêmes, STEWART.
LE ROI.

Stewart, montez à cheval et courez à où sont-ils, ma mère ?

LA REINE-MÈRE.

À Montargis. Ils y seront ce soir ou demain matin.

LE ROI, à Stewart.

Il s’agit de messieurs de Bourbon : vous leur donnerez cette lettre.

LA REINE-MÈRE, à Stewart. — Elle tient la lettre à la main.

Venez chez moi, j’y vais mettre mon sceau.

LE ROI, à Stewart.

Allez, suivez ma mère, et partez sur-le-champ. (Stewart s’incline.)