Non, non, mon cher cousin, nous nous en fions à vous ; mais faites-leur bien savoir que je les attends à bras ouverts, qu’il me tarde de les voir. Quant aux mauvais desseins qu’on leur prête, je n’y croirai que s’ils ne viennent pas. (Bas au cardinal de Lorraine.) N’est-ce pas cela, mon oncle ?
À merveille ; mais encore quelques mots.
J’aurai plaisir à leur faire bonne chère, s’ils se hâtent de venir ; mais, s’ils me forcent à leur courir sus et à leur faire sentir que je suis roi…
Tout doux !
Je suis tout délibéré d’en finir et de ne plus vivre en peine et en perplexité, comme nous vivons depuis six mois.
Vous le voyez, cardinal, il n’y a de danger pour eux que s’ils ne viennent pas. Dites-leur bien que leur sûreté n’est qu’ici ; partout ailleurs ils se perdent.
Faites-leur voir qu’on calomnie le roi, qu’on nous prête des noirceurs indignes de nous.
Oui, je vous promets, je promets à la reine, au roi, de les arracher aux conseils de ces damnés d’hérétiques. Il le faut pour l’honneur de notre maison… Ils m’écouteront, ils viendront avec moi ; sinon, je les renie pour mes frères et les abandonne à la colère du roi.
Très bien, très bien, cardinal.
Ne perdez pas de temps, mon cousin.
Je l’ai dit au roi, dès ce soir je partirai.
Que Dieu vous accompagne !
S’il exauce mes vœux, le roi sera satisfait.
Veuillez, avant de partir, passer chez Mme de Montpensier.
Je n’y manquerai pas, madame.