Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

Notre premier devoir, en arrivant en ville, est pour sa majesté.

Mme  de MONTPENSIER

La reine reviendra bientôt, je pense ; désirez-vous qu’on la fasse avertir ?

LE DUC DE GUISE.

Non, madame, nous attendrons.

(Mme de Montpensier fait une révérence et entre dans l’appartement de la reine-mère).



Scène XI.

LE DUC DE GUISE, LE CARDINAL, M. DE CYPIERRE.
LE DUC DE GUISE, se jetant dans un fauteuil.

Eh bien ! Cypierre, votre illustre gouverneur est-il content de nous ? Le chancelier et Morvilliers ont-ils égayé leurs figures ? Tous ces fidèles par excellence ne gémiront plus, j’espère, de nous voir faire les rois. Nous arrivons à l’arrière-garde, avec la valetaille et les gens d’écurie ! — Mais dites-moi, tout s’est-il bien passé ? Il m’a paru que nos bourgeois s’étaient mis en frais. Sont-ils revenus de leur frayeur ? Qu’ont-ils dit ?

M. DE CYPIERRE.

Je ne vous cache pas, monseigneur, que l’entrée de leurs majestés n’a guère été joyeuse que de nom. Les spectateurs avaient trop fraîche mémoire du réveil-matin que nous leur avons donné. Cependant je leur rends justice, quand ils ont vu la reine, leurs visages se sont épanouis…

LE DUC DE GUISE.

Vraiment ! Il lui ont fait l’honneur de la trouver belle ! c’est fort heureux, ma foi !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Ne nous amusons pas : parlons de nos affaires. — Quelles nouvelles avez-vous des princes, Cypierre ?

M. DE CYPIERRE.

Monseigneur, ils vont lentement, mais ils vont…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

À Chantilly, c’est possible ; à Orléans, je n’en crois rien.

M. DE CYPIERRE.

La reine-mère doit le savoir. Tantôt, à son arrivée en ville, on lui a remis deux lettres scellés aux armes des princes.

LE DUC DE GUISE.

Voyez un peu ! c’est à elle qu’ils écrivent ! on ne répond plus aux