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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
STEWART.

Sire, on l’attend ce soir.

LE ROI.

Je l’ai mandé, Marie, pour qu’il vous aide à tenir aussi vos états,… vos états de poésie. Ronsard et tous les autres l’accompagnent.

LA REINE.

Puisque vous pensez si bien à ce qui fait mon plaisir, n’oubliez pas, mon cher seigneur, que je ne veux pas vous attendre long-temps.

LE ROI.

Je serai près de vous dans un instant, le temps seulement de quitter cet équipage de gala. (Il lui baise la main.)

LA REINE, à part, en s’en allant.

Quels étranges regards la reine m’a lancés !

(Elle sort suivie de ses dames et des officiers de sa maison.)



Scène VI.

Les mêmes, sauf LA REINE et sa suite.
LE ROI, à la reine-mère.

Adieu, ma mère.

LA REINE-MÈRE.

Vous me quittez déjà ? François, vous le savez, il faut que je vous parle. Où vous trouverai-je ?

LE ROI.

Mais… ma mère, où vous voudrez… Je serai chez la reine. (Il sort)

LA REINE-MÈRE

Il est ensorcelé !

(Elle aperçoit Ambroise Paré, qui sort un des derniers parmi les gentilshommes à la suite du roi ; elle lui fait signe de rester.)



Scène VII.

LA REINE-MÈRE, AMBROISE PARÉ, Mme  DE MONTPENSIER.


LA REINE-MÈRE.

Paré, deux mots. Le roi est pâle ; il n’avait pas ce visage-là quand je l’ai quitté à Fontainebleau.

PARÉ.

Peut-être un peu d’émotion, madame. Ce petit accident a pu troubler le roi ; mais, du reste, rien de nouveau. La reine sait ce que je lui ai toujours dit : à force de soins…

LA REINE-MÈRE, à demi-voix.

Observez bien, Paré, regardez de très près. Ce cher enfant a de si fâcheuses étoiles, et ses pronostics sont toujours si mauvais !