Saint-Germain, ma mère. La secousse a été rude, et, si cette chère Marie ne m’eût tendu la main, je crois en vérité que je me laissais choir.
Maudit présage ! (Haut.) Vous ne teniez donc pas votre cheval ?
Pardonnez-moi, et son pied est si sûr, que jamais il ne bronche. Il aura rencontré quelque mauvais regard… Cypierre a beau dire, il n’a pas mis en cage tous les huguenots d’Orléans ; il y en avait bien quelques-uns dans cette foule.
M. de Cypierre a été bien vite, mon fils ! — vous aurez remarqué l’absence du bailli…
Ah ! oui ; ç’a toujours été une harangue de moins. Ce n’est pas que je lui en veuille à celui-là. Vous savez, ma mère, c’est ce M. Groslot qui vient toujours nous saluer quand nous chassons à Chambord. Un bon vivant, ma foi, et que j’estimais fort pour sa manière de remiser les faucons.
Ces pauvres échevins n’ont rien osé vous dire, mais ils sont tout tremblans ; leur bailli prisonnier, tous ces soldats dans leurs maisons ! Est-ce donc vous, mon fils, qui faites faire ces belles choses ! traiter ainsi cette bonne ville, au moment d’ouvrir vos états !…
Valait-il mieux nous laisser prendre ?
Et qui songe à vous attaquer ?
Qui, bonne mère ? vous le saurez par le menu. Quand mes oncles seront là, demandez-leur, ils en ont à vous dire.
Où sont-ils donc, messieurs vos oncles ?
Ils nous suivent de près.
Pourquoi n’être pas entrés avec vous ?
Pour couper court aux mauvais propos et montrer que le roi sait marcher sans lisières.
On n’est pas plus généreux ! (A part.) Quelle comédie ! (Se rapprochant du roi et baissant un peu la voix.) François, mon cher fils, il y a trop de monde