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ÉVANGELINE


HISTOIRE ACADIENNE.




Evangeline, a tale of Acadie, by Henry Wadsworth Longfellow[1].





« Voici la forêt primitive ; le sapin murmure doucement, et les vieux lichens verdâtres se balancent suspendus aux troncs moussus ; des sons prophétiques sortent des profondeurs de la solitude, comme si ces chênes séculaires, druides immobiles et à la barbe blanchissante, se plaignaient éternellement sur leurs harpes sonores. L’océan n’est pas loin ; j’entends sa voix mugissante, qui, sortant des cavernes rocheuses, répond sans fin aux longues plaintes de la forêt. »

Ainsi commence Évangeline, poème singulier dont la septième édition vient d’être imprimée à Boston, et dont l’auteur est M. H.-W. Longfellow, le plus original et selon nous le plus remarquable des poètes anglo-américains. La scène et les acteurs de son drame appartiennent, comme l’indique le début, aux solitudes primitives de la Nouvelle-Écosse et de la Louisiane. Évangeline est un roman écrit en rhythme scandinave et en langue anglaise sur un sujet français et historique, orné de couleurs métaphysiques et romanesques par un Américain des États-Unis. Voilà bien des étrangetés ensemble. On

  1. 1 vol. in-18, à Boston.