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bliothèque royale de Paris, sous la condition qu’ils ne seraient pas séparés. Il a avancé aussi que M. Guizot se rappelait cette offre. C’était en quelque sorte faire un appel à ce dernier, et nous pouvons en donner le résultat. Nous affirmons maintenant savoir personnellement que M. Guizot se souvient de cette offre, de la condition qui y était mise et du refus de cette condition, choses qui ont été portées à sa connaissance lorsqu’il était au pouvoir. En déclarant qu’il se souvient de ces trois faits, M. Guizot donne son assentiment à la publication d’une telle assertion.

Nos lecteurs se souviendront de la lettre menaçantequi a été mise entre les mains de M. Libri à l’Institut, lui donnant le conseil de fuir pour épargner au peuple français un acte de vengeance qui répugnerait à son caractère. Il ajoutait à cela que ses amis lui conseillèrent de suivre cet avis. Bien que nous ayons cru et croyions toujours qu’il aurait fallu qu’il fût fou pour rester dans un pays où une pièce telle que le Rapport Boucly a pu être le commencement officiel d’une procédure criminelle, nous ne savions pas exactement quelle importance attacher à la lettre menaçante, et le conseil de fuite donné par les amis de M. Libri nous en disait plus que la lettre qui motivait ce conseil.

M. Libri ajoute maintenant une terrible signification à cet avertissement en nous faisant savoir que l’homme qui a écrit ce billet qu’il a remis de ses propres mains à M. Libri, est M. Terrien, rédacteur du National, à ce moment le plus puissant de tous les journaux. Le nom de M. Terrien a été supprimé dans la première publication, parce que M. Libri avait reçu un avis qui pouvait faire supposer que M. Terrien avait réellement cru agir avec bienveillance. Convain depuis par une longue série d’attaques calomniatrices faites contre lui dans le National, que sa réserve n’a pas été appréciée, M. Libri porte au rédacteur de ce journal un coup qui restera dans l’histoire de la science.

Passons maintenant de M. Terrien à M. Arago. Nous avions mis celui-ci et M. Lamatine en demeure de se défendre contre une vive présomption de malveillance, leur imputant (ou au moins à l’un d’eux) la publication du Rapport Boucly, comme aux chefs principaux du gouvernement provisoire en ce qui concernanti les matières littéraires, leur reprochant d’avoir adopté